Pour être le plus précis possible, nous allons décrire brièvement les différentes étapes avec les variantes possibles, en s'arrêtant dans les refuges officiels, et puis nous décrirons aussi les alternatives pour doubler ou mixer les étapes, afin d'être le plus complet. Quelque soit le chemin choisi, le balisage est toujours clair et abondant, tu ne pourras vraiment pas te perdre. Les variantes ont un balisage différent, mais toujours bien fléché et facile à suivre. Nous ne parlons dans cet article que des étapes, l'organisation de ce trek est retrouver ici.
Attention, les dénivelés donnés par le topo de la FFR semblent parfois en décalage avec ce que nous avons constaté avec l'altimètre de la montre. Les données ci-dessous correspondent à notre dénivelé exact pendant les étapes, et pas celles du topo.
À l'arrivée à Calenzana, soit partir directement sur le GR (si tu es arrivé suffisamment tôt), soit dormir en ville : plusieurs restaurants et auberges/chambres d'hôte sont disponibles. Attention au refuge "officiel", qui est apparemment très bruyant !
Cette première étape donne le ton du GR, et peut se résumer à monter, monter, monter, un peu comme à La Réunion ! La première met tout de suite en jambe jusqu'au promontoire d'Arghjova offrant une superbe vue sur Calvi et Calenzana. Puis ça continue jusqu'au col de Saltu pour passer sur un autre versant où la montée se poursuit plus à couvert. Premières chaînes dans les rochers pour atteindre le col de Bazzichellu, puis on finit par atteindre le refuge d'Ortu. Ce dernier ayant brulé en mai 2019, pas de refuge en dur, mais uniquement des tentes. Les sanitaires et douches sont toujours debout, et l'eau est plutôt tiède voire chaude. Les gardiens sont très sympas, mais nourriture assez chiche.
On commence les étapes "types" du GR20 : une grosse montée au début, des traverses plus ou moins longues entre différents cols, puis la descente vers le refuge. Ce pattern va revenir très très régulièrement. Grosse montée vers le col de Pisciaghja en 2h30, puis traverse avec montée à 2020m d'altitude pour redescendre sur le col d'Avartoli (1898m). Cette portion n'en finit pas ! Notée en 1h sur le topo mais on a mis en fait 2h15 ! Nouvelle traverse jusqu'au col de l'Illuminata (1912m) en 45 minutes, puis descente d'environ 1h30 vers le refuge de Carrozzu, assez raide au début, puis qui s'aplanit vers la fin, tout en restant très éprouvante sur terrain accidenté.
Emplacements de tentes assez plans, dîner dans la salle commune très sombre, toilettes sèches bien entretenues, mais qui finissent par sentir très mauvais en fin de journée et le matin. Les douches sont glaciales et on n'y voit rien !
Petite descente à la sortie du refuge menant au 1er pont suspendu du GR. La montée qui suit est très longue dans les rochers juste à côté du cours d'eau et des cascades. C'est vraiment très joli, mais attention par temps de pluie aux rochers qui doivent être très glissants ! On arrive sur un superbe promontoire au soleil, puis un peu plus haut au petit lac de la Muvrella. La montée suivante est beaucoup plus raide dans les éboulis, mais l'arrivée sur le col de Stagnu laisse une vue incroyable sur l'autre vallée. Puis on redescend ensuite pendant une heure et demi environ d'abord assez raide dans les rochers, puis plus roulante dans une forêt de pins laricio. Le refuge se situe dans une plus grande ville car Ascu est une station de ski du Haut-Asco. Le refuge est sympa, ainsi que son gardien, la nourriture très bonne et beaucoup plus copieuse, eau chaude et électricité à disposition. Possibilité de dormir à l'hôtel également ou de manger dans de petits restaurants.
Le plus gros morceau de ce début de parcours, avec une montée qui n'en finit plus, tout le monde à la queue leu leu ! Au début, petit plat dans la forêt, puis traversée d'un ruisseau et début de l'ascension. Les choses sérieuses commencent après le passage d'une petite passerelle en bois, avec de grosses parties équipées de chaînes pour l'escalade. Ces parties tassent un peu les randonneurs, ce qui fait qu'on a l'impression qu'il y a plus de monde aujourd'hui que les autres jours ! 2h30 de montée plus tard, un petit plateau montre le chemin parcouru, mais découvre aussi la portion à venir : montée dans les cailloux jusqu'au pic des Eboulis qu'on voit très bien à la droite du Monte Cintu (le plus haut sommet de Corse avec ses 2706 m). On se lance dans l'ascension, avec un petit lac au milieu, pour arriver donc au sommet du pic des Eboulis (2607 m) avec une vue vraiment superbe sur la ville d'Albertacce au bord d'un énorme lac. De l'autre côté, on est à pic sur le chemin parcouru, c'est très grisant. Pour les courageux, le sommet du Monte Cintu est à environ 1h30 aller-retour (balise rouge).
Une fois la pause terminée, on repart pour une traverse vers le col Crucetta en perdant légèrement de l'altitude, puis on arrive à la grande descente vers le refuge de Tighjettu. Le début est raide mais dans des cailloux assez fins, ce qui nous fait avancer assez vite. La deuxième partie rejoint par contre des rochers avec de grandes marches à désescalader parfois, ce qui devient rapidement fatiguant ! Les 300 derniers mètres de dénivelé sont par contre très jolis, avec la rivière qui passe à coté, et de petites vasques dans lesquelles on peut tremper les pieds. C'est gelé mais agréable après cette longue journée ! Le refuge est 15 minutes ensuite.
Les tuyaux amenant l'eau étant réchauffés par le soleil, la douche est plutôt tiède/chaude, le gardien est vraiment délire, la mangeaille excellente, et l'ambiance s'enflamme un peu avec la myrte du gardien et son eau-de-vie qu'il t'asperge dans la bouche avec son spray !
Il est possible de faire une petite demi-heure en plus en continuant de descendre pour rejoindre les bergeries d'u Vallone, où l'ambiance était apparemment excellente également.
La bonne nouvelle après cette 4ème étape ? C'est que tu as vu la majeure partie des difficultés, et qui si ça s'est bien passé jusqu'à présent, le reste ne devrait pas poser de problème.
Journée plus tranquille et plus courte, avec une petite descente pour commencer pour arriver aux bergeries d'u Vallone, puis on enchaîne avec un long plat dans la forêt très agréable. Ca commence ensuite à monter, d'abord doucement, puis plus franchement avec une traversée de rivière et une très belle vue sur la vallée en arrière où on retrouve en point de mire Albertacce et son lac. On retraverse la rivière avec cette fois une belle vasque où faire une pause pour se tremper les pieds, voire se baigner pour les plus courageux. La montée qui suit vers le col est dure, avec des parties techniques à escalader, et le soleil tape très fort dans le dos ! Heureusement, au col de Fuciale (1962m), l'étape est bientôt terminée, avec une petite montée d'environ 15 minutes vers le refuge de Ciottulu.
Refuge bien placé, terrains de camping bien plans, mais une seule douche gelée, et un seul toilette pour tout le monde !
Deuxième gros morceau du GR20 avec cette étape pas forcément technique, mais longue ! Elle peut d'ailleurs être scindée en deux en s'arrêtant aux hébergements de Castel de Vergio (nous y reviendrons après).
La première partie est un chemin de crête très vert, puis une belle descente très esthétique. Après le passage de deux ponts au-dessus des rivières, on arrive à la bergerie d'E Radule en environ 2h. La deuxième partie va rejoindre le Castel de Vergio à travers la forêt, où on finit par entendre à mesure qu'on approche le bruit déjà oublié des voitures. On peut facilement se poser et se restaurer à l'hôtel, une superette est également sur le chemin pour se ravitailler.
On repart ensuite dans la forêt pour une partie plate et très roulante, qui se termine par une petite montée de 100m de dénivelé vers le col de San Petru.
Le gros morceau de la journée arrive tout de suite après, avec une montée longue de 450 m de dénivelé vers le col de Reta (1883m), dans laquelle il est facile de se perdre un peu, et qui casse bien les jambes après déjà autant d'efforts. Le col n'a rien de particulier, très plat, ce qui est notable par rapport à la plupart des autres qui offrent le plus souvent des points de vue magnifiques. Celui-là, après la longue montée, on est content de le laisser derrière nous ! Heureusement, une petite descente assez courte amène au grand lac de Ninu, au bord duquel la pause est indispensable, après déjà 6h30 de marche ! La première vue sur le lac donne une perspective vraiment superbe.
Le reste de l'étape se résume à une longue partie plate, passant près des bergeries d'Inzecche, puis une heure plus tard aux bergeries de Vaccaghja. Attention à l'ascenseur émotionnel car on tombe littéralement sur ces bergeries, et pensant que c'est l'arrivée, la pression retombe, alors que le refuge est encore 45 minutes plus loin^^ C'est quand même apparemment un endroit très agréable où dormir, avec une bonne ambiance, bonne bouffe et douches chaudes ! (à ce qu'on nous a dit car nous sommes allés jusqu'à Manganu de notre côté)
L'arrivée au refuge de Manganu, après un long plat dans la plaine verte puis une courte montée harassante, est vraiment un soulagement après une si longue journée !
Les douches ont été refaites et peuvent être chaudes contre 2 €, et la position un peu élevée du camp est très sympa avec le soleil.
A ce niveau, comme plusieurs options d'hébergement s'offrent à toi, il est possible de faire varier l'itinéraire très facilement en fonction de ses envies. Cela permet par exemple de couper l'étape 6 en deux comme nous l'avons vu plus haut, ou d'équilibrer les étapes en allant au Castel de Vergio depuis Tighjettu, puis de faire une étape plus courte entre Castel de Vergio et Manganu.
Si vous voulez doubler une étape, il faudra bien y réfléchir mais ça paraît jouable grâce à ces différents endroits où dormir.
A mon avis la plus belle étape du GR !
Ca commence par deux montées très raides qui cassent bien les jambes de bon matin, mais qui se font en environ 2h jusqu'au col de la Porte. Ce dernier est vraiment bien nommé car il se termine sur une sorte de brèche, laissant place à une vue à couper le souffle sur les lacs de Melu et Capitellu en contre bas. Mon moment le plus époustouflant du trek.
Et puis comme d'habitude sur le GR20, on part sur une longue traverse pour atteindre un autre col, avec comme particularité cette fois notre seule descente avec une chaîne équipée sur la paroi. C'est bien casse-gueule, avec les gens qui passent en fil indienne. Par contre, le contournement des lacs par le haut donne d'autres points de vue sublimes.
Pendant deux heures, on passe d'un col à un autre, avec d'autres lacs d'altitude, parfois plantés dans la montagne, c'est vraiment joli. Enfin, après une dernière traverse, le refuge est en vue en bas d'une grosse descente. Il nous faut une demi-heure pour en venir à bout sous un soleil de plomb, et arriver au refuge de Petra Piana.
Les tentes sont bien à plat également, et le système de douche chaude à 2 € est également présent. Et le refuge a la particularité de prendre la CB ! Par contre, niveau mangeaille, le menu du soir n'est pas très copieux...
Deux possibilités pour cette étape : soit la voie classique par le bas (selon le topo : 4h50, 490 m de dénivelé positif, 902m de négatif), soit par les crêtes (ce que nous avons fait). En début de saison, passer par les crêtes est déconseillé car il peut rester des couloirs enneigés et quelques névés. Le passage du bas est plus sûr, et apparemment beaucoup plus joli que par les crêtes, car passe par de petits ruisseaux très jolis, et des endroits où se baigner. La voie par les crêtes ne présente pas de joli point de vue, si ce n'est le plaisir de marcher vraiment sur la crête pendant un long moment avec la vue des deux côtés. Et puis c'est plus court donc pour les flemmards (comme nous !) ou les personnes qui souhaitent doubler l'étape, c'est la solution privilégiée !
On fait donc 2-3 sommets, puis la descente bien raide vers l'Onda qu'on voit au loin.
Ce refuge est un des meilleurs du GR, avec électricité pour charger les téléphones (contre 1€), douches chaudes (2€) et puis de délicieux plats chauds pour le midi, et puis surtout au dîner les lasagnes de brocciu et épinards très copieuses !
Dernière étape nordique du GR20 ! Une bonne partie des randonneurs qui souhaitent couper le GR2 en deux s'arrêtent à ce niveau, et reviennent une autre année pour faire le Sud.
On commence par une grosse montée d'1h40 qui chauffe bien, puis la descente est ensuite continue et interminable jusqu'à Vizzavona. La première partie de descente se fait dans des rochers parfois très abrupts jusqu'à la passerelle de Turtettu, ce qui nous prend bien 2h.
La descente se poursuit ensuite dans la forêt jusqu'à la cascade des Anglais, lieu assez mythique mais finalement assez banal par rapport à certains endroits que l'on a vu jusqu'à présent. En fait c'est un lieu très facilement accessible depuis Vizzavona donc c'est très fréquenté.
La dernière partie de la descente se fait plus doucement à travers un chemin forestier amenant d'abord au refuge officiel, puis à un grand hôtel, puis finalement à la gare, avec une brasserie. Du coup, pas mal d'options pour l'hébergement et les repas, en fonction de votre budget et de votre envie de confort après ces 9 jours de trek !