Le Japon est un pays qui fascine beaucoup de voyageurs notamment grâce à sa culture, son histoire et ses paysages. Ainsi quand on parle du Japon on en a souvent une vision fantasmée avec ses héros de mangas, ses samouraïs, ses Geishas et le mont Fuji en arrière plan. Mais pour les Japonais le quotidien est un peu moins rose, surtout dans le monde du travail qui a parfois des allures de camps de travail. Ils doivent faire face à un culte de l’entreprise très étouffant et travailler sous la pression d’une hiérarchie très rigide, ce qui ferait presque passer le MEDEF pour des Mickey de foire. C’est cette vision du Japon qui a inspiré Amélie Nothomb pour son livre Stupeur et Tremblements.
Stupeur et Tremblements : Édition Michel Albin, 175 pages.
Fille d’un ambassadeur belge Amélie Nothomb est née le 13 août 1967 à Kobé au Japon. Elle restera sur l’archipel nippon jusqu’à l’âge de 5 ans avant de suivre son père en Chine, aux États-Unis, au Bangladesh, en Birmanie et au Laos. Elle débarque en Belgique à l’âge de 17ans où elle fait des études de philologie romane (étude des langues latines) à l’Université Libre de Bruxelles. C’est durant cette période qu’elle commence à écrire. Après ses études elle retourne au Japon. Elle va y trouver un poste d’interprète dans une entreprise japonaise. Cette expérience se révélera difficile et inspirera le roman Stupeur et Tremblements. En 1992, alors âgée de 25ans, elle publie son premier roman Hygiène de l’Assassin qui sera son premier succès. À compter de cette date Amélie Nothomb va sortir un livre chaque année. En 1999 elle va connaître la consécration avec Stupeur et Tremblements qui sera vendu à plus de 500 000 exemplaires et grâce auquel elle reçoit le Grand Prix du Roman de l’Académie Française. Ses ouvrages sont traduits dans 23 langues.
Ce livre, en partie inspiré de la vie de l’auteur, raconte l’histoire d’Amélie, une jeune belge qui a passé son enfance au Japon, et qui vient d’être embauchée par Yumimoto, une grosse entreprise japonaise. Amélie admire beaucoup le Japon et a pour but d’y travailler et d’y vivre comme une Japonaise. Malheureusement l’affaire se révèle plus compliquée que prévu et Amélie va vite déchanter, elle va se heurter au dur monde de l’entreprise au Japon avec ses codes très stricts. Ce choc des cultures prendra même parfois des allures de match « Japon vs Occident ». Entre maladresses et humiliations Amélie va connaître une véritable descente aux enfers au sein de l’entreprise Yumimoto.
Même si à première vue le sujet ne paraît pas très gai, Amélie Nothomb nous raconte ces mésaventures dans un style très accrocheur avec beaucoup d’humour, d’ironie et d’auto-dérision.
Le monde du travail au Japon est très dur. Le quotidien des Japonais se résume souvent à arriver tôt au travail et quitter tard le soir. Il n’est pas rare pour un Japonais de faire des semaines de plus de 50 heures. Prendre des congés n’est pas toujours très bien vu, ainsi les employés prennent rarement la totalité du peu de jours de congés auxquels ils ont le droit.
« Ne dites pas trop de mal de vous-même : on vous croirait. »
« Nouvel an : trois jours de repos rituel et obligatoire. Un tel farniente a quelque chose de traumatisant pour les Japonais. »
« Malgré sa relative ascension professionnelle, il était un Nippon parmi des milliers, à la fois esclave et bourreau maladroit d'un système qu'il n'aimait sûrement pas mais qu'il ne dénigrerait jamais, par faiblesse et manque d'imagination. »
« Dans l'ancien protocole impérial nippon, il est stipulé que l'on s'adressera à l'Empereur avec" stupeur et tremblements."
J'ai pris donc le masque de la stupeur et commençai à trembler. »
« Récapitulons. Petite, je voulais devenir Dieu. Très vite, je compris que c'était trop demander et je mis un peu d'eau bénite dans mon vin de messe : je serais Jésus. J'eus rapidement conscience de mon excès d'ambition et acceptai de "faire" martyre quand je serais grande.
Adulte, je me résolus à être moins mégalomane et à travailler comme interprète dans une société japonaise. Hélas, c'était trop bien pour moi et je dus descendre un échelon pour devenir comptable. Mais il n'y avait pas de frein à ma foudroyante chute sociale. Je fus donc mutée au poste de rien du tout. »
J’ai trouvé ce livre très agréable et facile à lire avec son style très accrocheur. J’ai beaucoup aimé la manière dont Amélie Nothomb nous raconte la descente aux enfers de son personnage. Au premier abord en voyant le sujet on pourrait s’attendre à un livre très sérieux, au contraire les mésaventures d’Amélie sont racontées avec beaucoup d’humour, d’ironie et de punch (rien à voir avec l’alcool). Ce livre nous permet d’avoir un aperçu du monde du travail au Japon avec son univers impitoyable. C’est aussi l’histoire d’un choc des cultures, d’ailleurs certains passages du livre prennent des aires de match « Japon vs Occident ». J’ai trouvé très intéressant le personnage d’Amélie qui malgré son calvaire, les clashs et les humiliations garde la tête haute et utilise l’humour, l’ironie et l’auto-dérision comme armes. Ça lui donne parfois un côté héro (ou anti-héro) des temps modernes. Stupeur et Tremblements est vraiment un très bon livre, par contre pas sûre que ça donne envie à votre délégué CGT de passer ces vacances au Japon !
lio (lundi, 01 octobre 2018 17:25)
jai beaucoup aimer se films car il ma permie de conprendre pourquoi les japonaise fon beaucoup de travaillent
Mljg (mardi, 20 février 2018 00:42)
J'ai bien aimé.